La povertà non ha posto in un paese ricco come la Svizzera!

Intervento di Marina Carobbio al Consiglio del PSS di venerdì 11 novembre 2022 per presentare l’omonimo documento.

Fa stato il testo parlato

Care compagne, cari compagni,

Dans l'imaginaire collectif, il est difficile de voir le substantif "pauvreté" associé à la Suisse.

Mais la réalité est différente : dans notre pays, une personne sur sept est pauvre ou risque de le devenir. Le seuil de pauvreté pour une personne seule est de 2’279 francs de revenu par mois - pour une famille avec deux parents et deux enfants, le seuil est de près de 4’000 francs par mois. Dans une étude réalisée en 2022, Caritas indique que si nous relevions le seuil de pauvreté de seulement 500 francs, près de deux fois plus de personnes seraient considérées comme pauvres. On se rend ainsi compte à quel point une dépense imprévue, même de quelques centaines de francs, représente en fait un défi majeur pour près d'un cinquième de la population. Face à ces chiffres, nous pensons avec inquiétude aux augmentations prévues dans les domaines de la santé, de l'énergie et des biens de consommation. Certains groupes sont particulièrement sensibles au risque de pauvreté : les familles monoparentales et les couples avec enfants, les femmes, les étrangers, les retraités.

Malheureusement, auprès du public, mais aussi dans le débat politique, la pauvreté est souvent considérée comme la faute de l'individu, comme s'il s'agissait d’un choix raisonné. Cette façon de penser a un double effet négatif : d’une part elle décharge la société et les institutions de la responsabilité de s'attaquer aux causes de la pauvreté, et, de l’autre, elle perpétue, voire aggrave, le problème. En tant que Parti socialiste, en revanche, nous savons que la situation est tout à fait différente et que la pauvreté est souvent la conséquence de facteurs indépendants de la volonté des individus Je pense, par exemple, à l'inflation et à la hausse des prix de l'énergie et du pétrole causée par la guerre en Ukraine et à l'impact de la pandémie de covid-19 sur l'économie. Mais aussi à l'explosion des primes d'assurance maladie, à l’augmentation des loyers et à des événements tels qu'une maladie ou un accident qui peuvent exclure la possibilité de travailler.

En Suisse, les facteurs de risque de pauvreté peuvent être plus ou moins élevés selon les cantons.

Le Tessin a actuellement les salaires et les revenus les plus bas de Suisse. En 2020, si l'on considère l'économie dans son ensemble, le salaire médian suisse était supérieur de 1’119 francs à celui du Tessin. D'autre part, les primes moyennes d'assurance maladie au Tessin augmenteront de +9,2% en 2023 contre une moyenne suisse de +6,6%. Tout cela a des conséquences réelles sur le risque de pauvreté. Si l'on prend la catégorie des personnes âgées, Pro Senectute indique qu'en 2022, en Suisse, près de 300'000 personnes de plus de 65 ans vivent actuellement au seuil de la pauvreté. 46’000 d'entre elles sont même plongées dans une situation sans issue. En termes de différences cantonales, « jusqu'à cinq fois plus de personnes âgées sont touchées par la pauvreté au Tessin que dans le canton de Bâle-Ville ».

L’accès aux prestations sociales diffère aussi selon le lieu de résidence. Au Tessin, par exemple, nous avons un bon système social qui comprend des prestations complémentaires pour les familles. Ces allocations sont importantes pour soutenir les familles et empêcher les enfants de grandir dans la pauvreté. Il s'agit d'un véritable problème qui, selon Caritas Suisse, touche pas moins de 133’000 enfants. Pour lutter contre la pauvreté, au Tessin il existe deux catégories de chèques destinés aux familles à faible revenu. L'Assegno familiare integrativo (allocation familiale supplémentaire) est destiné à compléter (pour les enfants de moins de 15 ans) l'allocation familiale de base afin d’éviter des difficultés économiques marquées. L'Assegno di prima infanzia (allocation pour la petite enfance), destiné aux parents d'enfants de moins de 3 ans vise à compenser dans une certaine mesure la perte de revenus due à l'interruption ou à la réduction de l'activité professionnelle afin de se consacrer personnellement à la garde de ses enfants pendant les 3 premières années de leur vie. Ce sont des mesures importantes, mais pas suffisantes.

Nous avons donc formulé onze réponses concrètes et solidaires à appliquer dans tout le pays pour soutenir ceux qui se trouvent dans une situation de dénuement. Différentes mesures complémentaires sont nécessaires pour atténuer les difficultés économiques immédiates et combattre les causes de la pauvreté à long terme. Il s’agit aussi de donner le support nécessaire aux personnes afin qu'elles puissent vivre leur vie avec autodétermination.

En particulier, il est urgent de défendre et d'augmenter le pouvoir d'achat de la population. À cette fin, il est important d'agir sur les salaires, en les adaptant rapidement à l'inflation, et de réfléchir à des mesures à long terme telles que l'introduction d'un salaire minimum. Les primes d'assurance maladie susmentionnées font partie des postes de dépenses fixes qui préoccupent le plus la population et il est urgent de freiner leur explosion. Les soins de santé doivent être abordables et, grâce à notre initiative d'allègement des primes, nous offrons un moyen réalisable d'y parvenir. Deux autres dépenses sur lesquelles il faut agir sont les décomptes des charges et les loyers. Pour les premiers, nous proposons un plafond fixe afin que l'augmentation des coûts de l’énergie ne rende pas l'hiver invivable pour les locataires. Pour le second, il faudrait davantage de contrôles obligatoires pour éviter les abus de la part des propriétaires.

En Suisse, les familles et les couples avec enfants sont particulièrement exposés au risque de pauvretés. Pour cette raison, des allocations familiales plus élevées et des prestations complémentaires spécifiques pour les familles sont nécessaires. L'introduction de la 13e rente AVS est une mesure concrète à même d’éviter la pauvreté chez les personnes âgées. Je pense en particulier aux femmes retraitées qui perçoivent des rentes qui sont souvent inférieures à celles des hommes.

Nous demandons également que les prestations transitoires (les rentes-pont), soient plus accessibles aux personnes âgées qui ont perdu leur emploi et qui peinent à en trouver un autre. Les prestations doivent être équitablement accessibles sur l'ensemble du territoire et le statut juridique ne doit pas être un motif de discrimination dans la lutte contre la pauvreté. En particulier, la pauvreté n'est pas un crime et ne devrait pas pouvoir entraîner l'expulsion de la Suisse. Lutter contre la pauvreté à long terme, c'est aussi permettre aux personnes qui en ont besoin de se reconvertir ou de suivre une formation continue afin de réintégrer le marché du travail et d'échapper à la spirale de la pauvreté.

Pour que toutes ces mesures soient efficaces, la Confédération et les cantons doivent coopérer entre eux et avec les associations de défense de la population la plus fragile. En outre, les moyens d'information sur l'accès aux prestations doivent être renforcés et accessibles à tous. Cela suppose des textes multilingues et rédigés dans un langage simplifié

La pauvreté n'est pas un choix. Le choix consiste à prendre ou non des mesures efficaces pour la combattre. La pauvreté tend à marginaliser et à fragmenter notre société. Nous ne l'acceptons pas et nous nous efforçons de créer une société cohésive, solidaire et respectueuse dans laquelle tous les membres auront la possibilité de vivre dans la dignité.

Indietro
Indietro

Uniti per la giustizia sociale e climatica

Avanti
Avanti

L’importanza sociale del familiare curante